- étouffement
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• estouffement 1300 ; de étouffer1 ♦ Action d'étouffer (un être vivant); le fait d'être étouffé. ⇒ asphyxie. Étouffement par noyade, pendaison, strangulation, obstruction des voies respiratoires.2 ♦ (1562) Difficulté à respirer. Sensation d'étouffement. ⇒ dyspnée, suffocation; étranglement. Crise d'étouffements causée par l'asthme.3 ♦ (1864) Fig. Action d'étouffer (fig.), d'empêcher d'éclater, de se développer. Étouffement d'un complot, d'une révolte. ⇒ répression. Étouffement d'une affaire, d'un scandale. ⇒ dissimulation.4 ♦ Atmosphère étouffante. ⇒ moiteur, touffeur. « cet étouffement chaud des chambrées les mieux tenues, qui sentent le bétail humain » (Zola).⊗ CONTR. Fraîcheur.Synonymes :- asphyxieDifficulté, gêne à respirer ; suffocationSynonymes :- dyspnéeAction de réduire au silence, d'empêcher d'éclaterSynonymes :- écrasement- répressionétouffementn. m.d1./d Action d'étouffer; le fait d'être étouffé.|| Fig. Action d'empêcher d'éclater, de se développer. L'étouffement d'un son, d'un complot.d2./d Difficulté à respirer, suffocation. Il a été pris d'un étouffement.⇒ÉTOUFFEMENT, subst. masc.A.— Action d'étouffer; résultat de cette action.1. [Correspond à étouffer I A 1] Il lui fallait [à Laurent] un crime sournois, accompli sans danger, une sorte d'étouffement sinistre, sans cris, sans terreur, une simple disparition (ZOLA, T. Raquin, 1867, p. 55) :• 1. ... en Extrême-Orient les populations scrupuleusement bouddhistes (...) s'interdisent par préceptes religieux de tuer tout animal et répugnent donc à l'étouffement artificiel nécessaire de la chrysalide dans le cocon...BRUNHES, Géogr. hum., 1942, p. 162.2. [Correspond à étouffer I A 2] Étouffement horrible, insupportable; étouffement de colère, de sanglots; être pris d'étouffement. On m'a même dit qu'il [Fauvet] était tout le temps malade : l'asthme, l'emphysème, des crises d'étouffement (DUHAMEL, Cécile, 1938, p. 105).• 2. L'étouffement ne venait pas de l'irrespirabilité d'une atmosphère nullement confinée, ne rappelant en rien l'odeur des pièces closes. Il s'offrait aux narines avec l'air pur, refoulait sans le faire disparaître son intact et aigu oxygène. On étouffait sans savoir pourquoi.MALÈGUE, Augustin, t. 1, 1933, p. 198.B.— P. ext. Atmosphère étouffante, chaleur qui gêne la respiration. Au théâtre, dans l'étouffement des loges, elle quitte son jupon de dessous (RENARD, Journal, 1887, p. 7) :• 3. Alors, toutes les six [les ouvrières], elles sirotèrent lentement leur café, au milieu de la besogne interrompue, dans l'étouffement moite des linges qui fumaient.ZOLA, Assommoir, 1877, p. 545.C.— Au fig.1. [En parlant d'un bruit, d'un son] Action d'étouffer, d'assourdir un son; résultat de cette action. Il n'y eut plus, au-dehors, sous la fenêtre, dans l'étouffement de la neige, qu'un roulement sourd (ZOLA, Bête hum., 1890, p. 168) :• 4. ... celui-ci [le secrétaire] s'inclina (...) et me précéda dans le corridor où il suivit scrupuleusement, lentement le milieu du tapis-chemin de moquette rose propre à l'étouffement des pas.BILLY, Introïbo, 1939, p. 129.2. [En parlant d'une chose abstr.] Action d'empêcher quelque chose d'exister, de se développer; résultat de cette action. Étouffement d'une affaire, de la personnalité; étouffement d'un scandale :• 5. ... quelles sont les suites pénales de la fraude au jeu? Les sanctions sont le plus souvent privées, et tellement privées qu'elles se recouvrent du secret le plus épais. Trois séries de circonstances convergent vers l'étouffement comme solution raisonnable.Jeux et sp., 1967, p. 489.3. [En parlant d'une pers.] Contrainte affective, intellectuelle ou morale provoquée par l'action du milieu de vie. Ma mère n'était point heureuse à Nohant, elle y souffrait, elle y subissait un étouffement moral, une contrainte, une irritation comprimée de tous les instants (SAND, Hist. vie, t. 2, 1855, p. 421) :• 6. Toute l'oppression de Plaute ou de Samson tournant la meule, de Sisyphe roulant le rocher; tout l'étouffement d'un peuple en esclavage — entre autres peines, celles-là, toutes, je les ai toutes connues.GIDE, Paludes, 1895, p. 143.4. [En parlant d'un pays, d'une ville] Arrêt plus ou moins total de certaines activités sous l'effet de facteurs extérieurs. C'était pourtant dans ce Paris déjà menacé d'étouffement que la circulation atteignait alors la plus grande rapidité qu'on lui ait connue (ROMAINS, Hommes bonne vol., 1932, p. 203) :• 7. L'Autriche n'était plus dangereuse, la Prusse ne l'était pas encore, tandis que l'Angleterre, victorieuse sur les mers, nous menaçait d'étouffement.BAINVILLE, Hist. Fr., t. 1, 1924, p. 260.Prononc. et Orth. :[
]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. Ca 1300 estouffement (Gloss. de Salins ds GDF. Compl.). Dér. du rad. de étouffer; suff. -(e)ment1. Fréq. abs. littér. :288. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 79, b) 468; XXe s. : a) 629, b) 527.
étouffement [etufmɑ̃] n. m.ÉTYM. 1300, estouffement; de étouffer.❖1 Action d'étouffer (un être vivant); le fait d'être étouffé. || Périr par étouffement. ⇒ Asphyxie. || Étouffement par noyade, pendaison, strangulation, obstruction des voies respiratoires. || Pression, étreinte qui produit l'étouffement.0.1 Et maintenant et maintenant ça ne va plus du tout. Ce n'est pas un étouffement qui prend par le cou comme si on tenait ledit col de deux poignes solides, non c'est un étouffement qui monte des ténèbres du diaphragme, qui se déploie à partir de l'aine, et puis aussi c'est un étouffement triste, un effondrement du moral, une crise de conscience. Et maintenant et maintenant ça ne va plus du tout, car c'est pire qu'un étranglement, pire qu'un encerclement, pire qu'un étouffement, c'est un abîme physiologique, un cauchemar anatomique, une angoisse métaphysique (…)R. Queneau, Loin de Rueil, p. 22.♦ Fig. || Pays, ville menacés d'étouffement (→ Circulation, cit. 4). — L'étouffement d'un feu, d'un incendie (par quelqu'un).2 (1562). Difficulté à respirer. || Sensation d'étouffement. ⇒ Dyspnée, suffocation, étranglement. || Crise d'étouffement causée par l'asthme (cit. 1). || Étouffement à la gorge (→ Contraction, cit. 1). || Impression d'étouffement, dans un cauchemar.3 (1864) Fig. Action d'étouffer (fig.), d'empêcher d'éclater, de se développer. || Étouffement d'un son. — Étouffement d'un complot, d'une révolte. ⇒ Répression. || L'étouffement d'une affaire, d'un scandale. ⇒ Dissimulation. — L'étouffement de la liberté d'expression. ⇒ Anéantissement, destruction, suppression.1 À cause de cet étouffement des sons par les tapis et de sa retraite dans des enfoncements, la maîtresse de la maison n'étant pas avertie de votre entrée (…) continuait à lire pendant que vous étiez déjà presque devant elle (…)Proust, À la recherche du temps perdu, t. III, p. 208.4 Atmosphère étouffante. || L'étouffement d'une chambre close. ⇒ Moiteur, touffeur.2 Malgré le froid vif du dehors, l'air alourdi avait une chaleur vivante, cet étouffement chaud des chambrées les mieux tenues, qui sentent le bétail humain.Zola, Germinal, t. I, p. 9.3 (…) voici que les clairières deviendraient des fournaises, et que, dans l'étouffement des bois embrasés, les éclats de mine se compliqueraient des crépitements de milliers de carabines, et que l'aurore éclairerait une simple tuerie continue.Villiers de l'Isle-Adam, Axël, II, 13.❖CONTR. Respiration; attisement. — Exaltation, excitation; diffusion. — Fraîcheur, vivacité (de l'air).
Encyclopédie Universelle. 2012.